mercredi 14 septembre 2016

Point de départ et point d'arrivée,

Il y a presque un an, des douleurs importantes dans la cage thoracique me font consulter. Le radiologue s’entête à trouver la raison de ces douleurs finit par me faire un scanner. Habituellement il faut revenir le lendemain pour avoir les résultats. Cette fois-là il demande à nous voir à l'issue de l’examen, pour nous annoncer qu'il y a un gros trou dans une vertèbre la D7. Il me demande de consulter le jour même mon médecin traitant.
Ce dernier me dit c'est grave, sans vouloir affirmer le mot cancer. Et m'oriente vers les urgences du CHU. Il essaie de me réconforter. Il ne me fait pas payer la consultation ce qui n’est pas rassurant.
Le lendemain j’arrive au CHU, je ne reviendrai pas sur les longueurs l’attente pour trouver un lit, être dans le bon service, passer un IRM.
L’équipe de rhumatologie travaille. Cela fait au moins 8 jours que je suis là sans savoir ce que j’ai, entre doutes, espoirs, cancer ou pas. Une jeune femme médecin et son interne se précipitent dans ma chambre, heureuses de me dire qu’au vu des résultats des analyses ce n'est pas un cancer, les taux sont trop faibles pour que cela soit un myélome.
Une demi-heure plus tard, le professeur responsable du service vient me voir pour me dire que ses jeunes collègues ont été trop vite en conclusion. Il m’affirme qu’il s’agit vraisemblablement d’un cancer, un plasmocytome. Le diagnostic sera confirmé par un examen fait par l’hématologue.
Quelques jours après je rencontre seul l’hématologue qui me fait vivre mon premier myélogramme et en même temps me dit d’une manière directe et calme : Vous avez un myélome, vous ne guérirez pas, mais on va vous soigner et dans huit mois vous reprendrez vos anciennes activités. Cette femme médecin me pose des questions sur ma vie, sur ce que je fais. Je ressors de cette consultation, assommé étourdi. Cela fait quinze jours que cette histoire a commencé. En moins de cinq minutes ce médecin a mis fin à cette période interminable d’attente, de doutes, d’inquiétudes, de faux espoirs. L’annonce a été brutale, directe, mais avec des mots simples et humanité. Elle a aussi ouvert la voie à des solutions thérapeutiques me permettant de repartir vers l’espoir, vers la vie.

Cette hématologue qui m’a donné ce coup de massue est celle qui m’a suivi tout au long des soins. Début septembre, après de huit mois elle m’a reçu pour la consultation de fin traitement.  Ce fut une consultation détendue et positive. Comme promis je vais reprendre mes anciennes activités, le travail, ma vie d’avant (avec quelques restrictions). Elle conclue l’entretien : « La maladie est sous contrôle et on croise les doigts pour que cela dure le plus longtemps possible » Elle ajoute avec un sourire bienveillant « Je vous dis cela car un homme averti en vaut deux ». La formule ne parait sans doute pas très scientifique, mais pour moi elle est juste. Etre averti, savoir ce qu’on l’on a, savoir vers quoi on va, est au bout du compte une force, un appui pour continuer le chemin.

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