mercredi 27 septembre 2017

Consultation hémato et vieille dame

Je suis en rémission, le myélome est un cancer qui a besoin d'une surveillance rapprochée. Il faut être prêt à réagir quand dans la moelle épinière les plasmocytes se mettront à nouveau à n'en faire qu'à leur tête.
Aussi chaque trimestre je me rends au quatrième étage en hématologie.
Aujourd’hui mon médecin hémato a une demi-heure de retard. Il faut dire qu'elle prend le temps de soutenir une vieille dame par le bras pour l'accompagner vers son bureau. elle prend le temps de la rassurer de lui expliquer. Avec moi, après avoir bien tenu son rôle de médecin sérieuse elle se permet de discuter même de rire alors évidemment et on n'est pas tout à fait dans les temps.
Après la visite je vais attendre dans un couloir pour qu'on me fasse la fameuse prise de sang qui pourra informer du retour ou pas du pic annonciateur de rechute.
J'attends avec plusieurs personnes dont une vieille dame installée dans un fauteuil roulant du CHU.
Cette dame est énervée : "J'avais rendez vous à 15h30 il est 15h40 cela fait dix minutes que j'attends. Ils nous disent que l'infirmière est dans la chambre, en fait il y a personne, ils nous font attendre.." Elle parle ainsi sans s’arrêter. Elle dit que ce matin elle a bien pris sa cortisone, ce qui explique au moins en partie son état d'énervement.
Quand quelques minutes plus tard l'infirmière l'emmène pour son injection la vieille dame se calme.
Enfin c'est mon tour, en suivant un rituel maintenant bien établi , l'infirmière me prélève quelques tubes de sang, y colle des étiquettes. Je sors de mon sac à dos le bidon contenant mes précieuses urines des dernières 24 heures, "échantillon" nécessaire au bilan.
Quand je sors de la chambre je retrouve la vieille dame dans le couloir de nouveau énervée. "Maintenant j'attends pour l'ambulance, j'attends qu'ils appellent". Elle me regarde avec mon portable à la main. "Mais vous pourriez peut être les appeler, vous dites mon nom, ils me connaissent". J'accepte volontiers d'appeler et je lui commande son transport. Une fois que j'ai raccroché elle me regarde à nouveau et me dit: "Vous pourriez m'emmener dans la salle d'attente, je serai mieux la bas avec les gens pour attendre".
Je ris, desserre les freins du fauteuil , nous traversons le service jusqu'à la salle d'attente. J'installe la grand-mère qui me remercie. A cet instant mon hémato qui vient chercher son patient suivant, me voit et en riant me dit: On va vous embaucher monsieur Gillot.

lundi 25 septembre 2017

Amour, rires

Il y a tant de raisons dans ce monde d'être pessimiste  et de pleurer. Pourtant comme la vie et la mort  sont indissociables,  le rire est indispensable à l'existence.  
Rire est  une belle façon de dire "j'aime la vie". Le rire se partage, ll est gratuit, et  libérateur. Rire c'est s'ouvrir aux autres. Laisser grandir un rire bienfaisant,  comme un merci à la vie qui s'échappe de notre bouche de notre corps. A mourir de rires

mercredi 20 septembre 2017

Mélancolie

Douleur, déception de ne pas avoir la force.
Emotions vécues sur un instant de rencontres, pour un voyage dans le passé.
Un trop plein dans le coeur dans la tête.
Un torrent de mélancolie.
Une torpeur immobile
Ni espoir ni certitudes.
Un corps lourd un esprit  fatigué, Nécessité de s'arrêter pour renaître demain.
                                                      

samedi 16 septembre 2017

Double thérapie : Acupuncture et amitié

J'ai gagné un Zona qui a son tour m'a offert un retour en neuropathie. L' acupuncture soulage ce genre de douleur.
J'ai la chance d'avoir en Aveyron une amie médecin acupuncteur, Hélène. Pour exercer son art, prend le temps de m'écouter, elle relie ses notes des séances passées et refaisant jaillir des événements oubliés. Elle pose une multitude de questions qu'aucun autre médecin ne formule et qui pourtant qu'une fois entendues me paraissent essentielles. Elle prend mon pouls je lui tire la langue Enfin elle prend le temps de positionner au meilleur endroit chacune de ses aiguilles. Je m'allonge confortablement je choisis la musique. Hélène me met dans la main une sonnette pour l'appeler quand j'aurais le sentiment que la séance est terminée.
Je me détends, je suis bien au point de dormir.
Je me réveille. J'appuie sur la sonnette, Hélène rentre à nouveau dans la pièce, avec rigueur et méthode elle enlève toutes les aiguilles. Je me lève tranquillement, je me sens bien, Hélène n'est plus médecin alors je la prend dans mes bras. Cœur à cœur me dit elle.


Le bonheur d'une double thérapie acupuncture et tendre amitié

mardi 12 septembre 2017

La cafét du CHU

Quand j'étais hospitalisé et cependant mobile, j'allais souvent à la cafét du CHU. Ma première motivation était alimentaire et gustative, en réaction aux plateaux repas de la cuisine centrale. Mais la cafét comme la maison de la presse, est un avant tout endroit de l'hopital où tu n'es pas un malade ou un patient. Tu es un client, avec un porte monaie, saine intrusion du monde extérieur dans l'hôpital.
Installé à une table avec un café ou un thé et un flan noix de coco je peux observer. À la cafétéria tout le monde est traité à égalité.  Les visiteurs bien portants, les personnes en consultation leur dossier ou radios sous le bras, les malades hospitalisés avec ou sans perfusions, les soignants, médecins internes la blouse blanche souvent ouverte. Pour un instant nous sommes tous au même niveau,  dans la file d'attente, à chercher une table. Chacun est la avec ses histoires à raconter, de patients pour les uns, de soignants pour les autres. Les deux mondes  pour autant ne se mélangent pas. Les "usagers" sont la pour rendre le temps de l'hospitalisation moins long  ou pour absorber ce qui vient de leurs être dit au cours de la consultation. Les blouses blanches,  sont ici pour souffler faire la pause et quitter momentanément la pression de leur travail. 
L'ambiance à la cafétéria est le plus souvent détendue  un lieu  où l'on ne parle pas à mi-voix,  à mots couverts. Parfois  à une table tu ressens de la tension dans les échanges, des inquiétudes et  des interrogations qui surgissent. Il y a  les femmes enceintes accompagnées du futur papa, et qui débordent du bonheur du bébé à venir, ou d'angoisses avant d'aller au rendez vous. Il y a les gens intimidés par le monde hospitalier et qui ne veulent pas déranger. Il y a les habitués,  presque installés comme chez eux. Il y a les visages fermés  et les personnes prêtes à parler avec la table d'à côté. 
Aujourd'hui en meilleure forme, même  de passage à l'hôpital j'aime avant de partir prendre le temps d'une boisson me replonger dans l'ambiance de ce lieu de vie.

dimanche 3 septembre 2017

L'homme de miel

Je viens de lire le livre d'Olivier Martinelli. L'homme de Miel aux éditions Christophe Lucquin. C'est un livre de 150 pages d'un homme atteint du myélome. Ce récit n'est pas la pour vous  apporter des éléments techniques, médicaux sur le myélome multiple. C'est d'abord et avant tout le récit de la vie d'un homme. Il ne consacre que peu de mots à la description de son aventure dans le monde du soin, il y a comme une retenue juste quelques touches souvent teintées d'humour.
Olivier est un écrivain, alors il écrit, pour continuer à être lui même et pour partager de ce qu'il ressent  pour lui, pour ses proches, sa femme, ses enfants. 
Les mots sont précis et porteurs  avant tout de sa sensibilité de ses émotions.  En avançant dans notre lecture, à chaque chapitre on découvre un peu plus  l'homme, ses angoisses, ses espoirs.
Moi même atteint par le myélome je ne suis pas sur que comme Olivier si j'avais à choisir je choisirais ce cancer, car à aucun moment il n'a eu pour moi la saveur ou le goût du miel. Mais mon parcours n'est pas le sien. Chacun a son histoire sa façon de vivre l'épreuve de la maladie. Les beaux mots  d'Olivier sont un partage supplémentaire pouvant aider toute personne touchée par une maladie grave, un cancer à mobiliser ses propres ressources pour poursuivre sa
route, à vivre sa vie et non seulement la maladie.
Merci Olivier