mercredi 22 avril 2020

Le bel accueil

J'ai dans le cœur le visage, les mots, les gestes de personnes d'un autre âge, accueillies tout près de chez moi dans une maison de retraite.
Pendant près de 3 ans je m'y suis rendu chaque semaine, la bas je me sens un peu chez moi, accueilli en ami.
Depuis bientôt 2 mois , ce lieu de vie et de partage s'est refermé replié sur lui même , pour protéger ses habitants de ce virus
cruel et mortel pour nos anciens.
Je n'ai pas de mal à imaginer la vie désorganisée pour toutes ces personnes pour qui les repères sont si importants.
Je n'ai pas de mal non plus à imaginer tous les efforts, l'inventivité de l'équipe de professionnels pour malgré tout apporter chaque jour humanité chaleur et espoir.
Ce sont des soignants, des aidants, des aimants.
Avec mon système immunitaire d'occasion il me faut faire attention, mais J'ai hâte de pouvoir y remettre les pieds, même avec un masque sur le nez et la bouche, même avec les mains alcoolisées; pour ressentir à nouveau les vibrations de la vie qui raisonnent dans ce bel endroit.
Résidents et soignants ont tellement de leçons sur la vie à nous offrir
Perdu dans ma campagne à 20 heures je n'applaudis pas , les voisins sont bien trop loin. Mais chaque jour, mes pensées vont aussi vers vous, les amis du bel accueil de Fougeroles du Plessis.

mercredi 8 avril 2020

Notre force

L'épidémie me  fait un peu  peur,  j'ai été affaibli par le cancer et par les traitements qui m'ont  aussi redonné vie.
Je suis fragile et je dois faire attention à moi , appliquer à la lettre les fameux gestes barrières et me protéger .
Je suis vulnérable.. 
Mais j'ai une force qui me tient chaud. J'ai déjà vécu comme beaucoup de malades le confinement, l'isolement. Cloué chez soi c'est mieux que dans une chambre d’hôpital, avec la souffrance et l'ignorance du lendemain. J'ai appris à vivre jour après jour pour pouvoir aller plus loin, le plus loin possible.
J'ai souvent pensé à la mort. Ce n'est pas une idée qui me paralyse.   mais je ne la vois pas  encore sur ma route.
Je ne suis pas armé, je ne suis pas un guerrier, j'ai simplement appris et je continue d'apprendre de ce que je vis , et de tout ce que me donnent les personnes qui m'accompagnent
Nous sommes des malades pour qui encore aujourd'hui le mot guérison n'existe pas.
Mais nous nous entraidons nous ne sommes pas seuls.
 Aujourdh'ui dans cette catastrophe épidémique nous pouvons  aider et partager avec tous  ce que nous avons appris de notre parcours de vivants malgré tout.