mercredi 29 janvier 2020

Longueur de palmes et myélome

Depuis tout petit  j'aime être dans l'eau. Jeune j'ai pratiqué l'apnée, je passais des heures en mer, dans un endroit magnifique la côte de granit rose.  Être au fond sur les rochers, parmi  les longs laminaires, les poissons.
Un beau plongeon canard et deux coups de mes longues palmes je me trouvais propulsé à plusieurs mètres de fond pour ensuite me balader  avant de me laisser remonter et rejoindre la surface.
Avec Chantal mon épouse, nous avons la chance de partir dans quelques jours en vacances en Martinique. C'est une première. 
Mais voilà je ne suis plus jeune et je suis un myelomane, aussi j'ai décidé de m'équiper à neuf.

A 57 ans, la vue n'est pas restée excellente, aussi j'ai investi dans un masque de plongée avec des verres correctifs.
Pour les palmes je n'ai pas eu d'autres choix que d'être raisonnable. J'ai laissé mes belles palmes de chasse au placard, j'en ai acheté de jolies  4 fois moins longues et j'ai bien fait.
Hier je suis allé à la piscine essayer mon nouveau matériel. Le masque , super, c'est certain je pourrai voir les beaux poissons tropicaux. Les palmes m'ont agréablement surprises et pour leur taille modestes, elles remplissaient bien leur fonction.
J'étais bien, je m'imaginais déjà dans les eaux martiniquaises. Alors j'ai nagé un peu plus que d'habitude.
Ce matin je me suis réveillé douloureux, bien  plus que d'habitude. J'ai du prendre du repos et une dose supplémentaire de médicaments.
J'ai la chance d'être en rémission depuis bientôt 4 ans, je sais pour autant que dans cette histoire  j'y ai laissé une partie de mes capacités. Ce matin cela se mesure concrètement à la longueur de mes palmes et aux douleurs ressenties pour quelques longueurs de trop en piscine.

Qu'importe!  Malgré ces alertes du corps, pour me dire qu'il n'est plus ce qu'il était, je sais qu'il me faut m'adapter et je suis heureux de profiter de la vie.


mardi 21 janvier 2020

Colère

Face à l'immensité de la souffrance n'avoir que la colère à opposer. La colère face à l'inacceptable de ces vies  arrêtées et de la douleur sans limite de ceux qui ont tant  aimé et que l'absence détruit. 
La colère n'aide pas, elle paralyse. Mais comment trouver les mots impossibles, le mots porteurs d'apaisement? Comment prononcer des mots de vie ? 
Taire la colère, être à l'écoute, recevoir et donner ce que l'on peut, pour partager le souffle de la vie.