jeudi 27 octobre 2016

L'empathie à l'envers

L'empathie est la capacité à comprendre les sentiments les émotions de l'autre, la capacité à se mettre à sa place. Quand tu vas mal, que tu as mal,  qu'une personne soit empathique à ton égard peut t'aider  à aller mieux, si cette personne  t'apporte ensuite son aide sous forme de solutions.
Les infirmières  sont différentes  elles ont souvent  l'empathie montée  à l'envers. Elles n'ont besoin que de peu de secondes pour percevoir que le patient n'est pas bien. Alors elles sont là  débordantes d'une force et une assurance positive. T'as beau être couché ou en piteux état,  tu te fais avoir,  c'est toi malade qui devient empathique et qui te fais envahir par  les sourires et les mots positifs par cette attidude qui te dis "ca ira mieux" . Et très souvent cela marche !

samedi 22 octobre 2016

Eh oh je rentre du boulot....

J'ai toujours eu la chance de me réaliser à travers un métier que j'aime. Après un an d'un drôle de voyage au pays du Myélome j'ai repris le chemin du boulot, enfin doucement seulement un jour sur deux.
Le premier matin les larmes sont venues dans la voiture. Dès l'arrivée j'ai été porté par l'accueil de mes collègues, exprimant la joie sincère de me revoir parmi eux.
Avec émotion je me suis assis dans mon fauteuil, à mon bureau; un bureau bien rangé, préparé avec soin, par celle qui l'a si bien occupé ces derniers mois.
J'ai croisé avec bonheur chaque personne toujours avec des mots gentils et souvent avec des rires provoqués par mes cheveux frisés que certaines se sont permises de toucher.
Même entouré de toute la bienveillance de mes collègues, Il est quand même compliqué de se confronter à mes limites à mes incapacités même temporaires. C'est comme réapprendre à marcher, à courir ou à nager; jour après jour, un peu plus à chaque fois. Comme il faut réveiller son corps, il faut aussi remettre en route des gymnastiques intellectuelles non pratiquées durant toute une année.
Je reprends confiance en moi, petit à petit. J'ai conscience que ce chemin là sera plus long que prévu , et pas comme je l'imaginais. Il y a la fatigue, les alertes du corps, la sensibilité, les émotions.
Il faut que j'intègre au monde du travail ce que je suis devenu. Je ne cours plus, je suis un peu troué, je suis un grand qui pleure, mais qui continue de rire, Je crois savoir davantage me taire , être à l'écoute du moment présent, des personnes côtoyées.
Le bonheur d'être en vie, je le ressens à chaque chaque instant, en famille, avec les amis, au travail, avec tous ces gens qui m'apportent tant et que j'aime.

mardi 18 octobre 2016

Journal d'un vampire en pyjama. De mathias MALZIEU

Ce livre pourrait être dur à lire. Un petit homme de 40 ans qui raconte sa maladie, une maladie rare et très grave où pour survivre il faut se transformer en vampire. Et bien non il n'est pas dur à lire au contraire. Le lire c'est accepter de partir sur un vaisseau, de poésie, et d'amour. Mathias dans son ouvrage parle de lui de ce qu'il a vecu, mais surtout il donne, il offre ce qui nait en lui, il crée des des mots des liens, de la vie. Renaitre d'une greffe, d'une guérison, être soi même et en même temps transformé.

Sans être un vampire Je viens de vivre un voyage  qui ressemble au tien mathias, on est un peu frère de sang. J'ai pleuré j' ai ri en dévorant ton livre. A aucun moment, j'ai eu mal, à chaque page je me suis enrichi de tes mots de ta vérité, de ton amour.
Alors mille fois oui il faut lire l'histoire du vampire en pyjama, car elle n'est qu'un chant à la vie bercé d'humour de sensibilité et de tendresse.
Et puisqu'il est question de chant, écoutez le disque du même nom du groupe Dionysos.  Né deux fois.......Que du bonheur.

jeudi 13 octobre 2016

Plus belle la vie

Un an que le voyage au pays du myelome multiple a commencé.
Un an de métamorphose, de larmes, de rires aussi.
Un an à perdre force, souplesse, et endurance.
Un an avec douleurs, mais à mieux se connaître.
Un an de chambres hospitalières
Un an peuplé de charmantes infirmières
Et de medecins souvent à l'écoute
Un an pour devenir un technicien du système sanguin et des antidouleurs
Un an de peurs pour soi et pour les siens
Un an à peu dormir à essayer de dompter la fatigue.
Un an à nourrir l'espoir d'un present riche en émotions et en tendresse
Un an pour apprendre à devenir un autre
Un an à gagner en amour, en rencontres et en partage
Un an à aimer la vie
Toujours plus belle.

mercredi 12 octobre 2016

Annonce

Pour l'annonce de mon cancer j'ai eu le droit à une fusée à  plusieurs étages.

Premier étage, le radiologue  veut nous voir à l'issue du scanner, pour nous annoncer  qu'il y a un gros trou dans une vertèbre. Il nous demande d'aller au plus vite  voir mon généraliste.
Mon médecin nous dit  que c'est grave, sans vouloir affirmer le mot cancer. Et m'oriente vers les urgences du CHU.

Deuxième niveau, après 10 jours d'attente et d'examens deux jeunes médecins du service de rhumatologie  se précipitent p dans ma chambre, heureuses de m'annoncer  que ce n'est pas un cancer. Une demi heure plus tard le professeur responsable du même service  vient me dire que ses collègues sont allées trop vites dans leurs conclusions. Il peut s'agir d'un cancer , il me parle de plasmocytome.

Dernier étage, 20 jours après le début de l'histoire, le médecin hématologue, sans attendre le résultat du myelograme qu'elle vient de me  faire, me declare d'une voix calme et posée ."C'est un myélome, c'est un cancer dont ne guérit pas,  mais on va vous soigner  et dans 8 mois vous reprendrez vos activités."  Boum ! La fusée décolle, je suis sonné,  mais une fois le choc encaissé, s'ouvre la route encore floue pour un retour vers   ma vie d'avant.

lundi 10 octobre 2016

Voyage d'un après midi

Avant de reprendre le chemin du travail je me suis offert un joli voyage  tout à coté de chez moi, à Granville.
A midi je me suis rendu sur le port  dans un restaurant bondé et bruyant mais dans lequel on mange bien.
Seul, face à moi,  à deux tables, se tient un vieux monsieur aux cheveux blancs avec un visage aux milles rides qui racontent tant de sa vie. Ce monsieur est un habitué d'ailleurs le personnel l'appelle par son nom de famille.
Comme moi, il observe en silence l ' effervescence bruyante dans la quelle nous sommes plongés.  Comme un lien de connivence nous avons commandé le même menu. Nos regards se croisent quelques fois. Je finis le premier mon assiette car je ne sais pas encore suffisamment prendre le temps . J'abandonne mon compagnon pour aller faire quelques pas sur la digue. Je reprends ma voiture, je rentre doucement par la côte  me dirigeant vers le fond de la baie de Mont Saint Michel, une remontée tranquille dans le temps vers mon enfance.  Ma route est ponctuée de pauses pour prendre en pleine face la beauté des lieux et de la lumière, beauté sublimée par une dépression venant de la mer  et me poursuivant .
Trois heures  à fixer des émotions et des images ,à respirer.
L'année passée j'aurais préféré la vivre  autrement, mais elle m'a appris  à être davantage à l'écoute de ce qui m'entoure, de la beauté des lieux et des êtres.
Je sais aujourd’hui l'importance de pleinement vivre l'instant présent.

jeudi 6 octobre 2016

Samedi matin avant Noël

Coeur ouvert
Corps sous morphine
L'insupportable reflet de ma souffrance
Dans le miroir des yeux
De ceux qui m'aiment
Partir dans l'ambulance
Emmener ma douleur à l'hôpital
Loin des miens
La contenir en moi
Et la combattre face à face
Enfin revoir mes amours mes amis
Avec le sourire dans le regard
Pour me donner la force de l' amour.

mercredi 5 octobre 2016

Les maux des autres

«Je ne vais pas te raconter mes soucis par rapport à ce que tu as eu c'est rien». J'ai entendu souvent cette phrase et aujourd'hui je la refuse. Chacun peut raconter ses soucis car il n'y a pas de maux qui ne mériteraient pas d'être écouter. Mes gros maux n'ont pas à couvrir la voix des maux des autres personnes. A moi de savoir aussi me taire; ce qu' aujourd’hui je sais davantage faire. Quand on se sent mal, quelque soit la raison, mettre des mots, est souvent un premier pas vers un meilleur ressenti, vers un vivre mieux.