mardi 9 avril 2019

Letrre aux hématologues

Chers médecins, chers hématologues.

En quelques semaines je suis confronté à des messages de malades se sentant abandonnés par leur hématologue.
Parce qu’il arrive que vous atteignez les limites de votre technique, et que la maladie a le dernier mot, vous partez, vous laissez seul votre malade face à cette vérité, et vous le transmettez avec son dossier à un confère spécialisé.
Ces malades qui vous ont fait confiance, qui ont accepté durant des mois des années tous les traitements que vous avez proposés, ainsi que leurs effets secondaires se sentent trahis. Le sentiment de trahison n'est pas dans l'échec thérapeutique, mais bien dans cette fuite.
Chers médecins, quand votre technique ne vous sert plus à rien il vous reste l'essentiel , votre humanité .
Quand la science ne peut rien, il y a les mots, les gestes, les regards. Je sais ce n'est pas facile, vous n'avez pas appris. Laissez tomber la blouse, soyez vous mêmes.
Merci d'être là avec nous, de nous aider à faire reculer la maladie, même si cela ne va jamais assez vite, jamais assez loin.
Merci de rester avec nous, quelque soit la route, quelque soit l'issue du voyage.

mercredi 3 avril 2019

Annonces

Pour annoncer "vous avez un cancer que nous savons pas guérir", le médecin spécialiste a souvent l'aide d'une infirmière d'annonce. Et c'est très bien car on comprend aisément que ce n'est pas une chose facile à faire. A deux voix il est plus facile de trouver les mots justes qui correspondent à la personne, ou que les mots de l'infirmière permettent au malade de mieux comprendre ou recevoir ceux du médecin.
Quand il s'agit d' annoncer qu'après de multiples tentatives, il n'y a malheureusement plus de traitements efficaces, le médecin est seul, et pourtant,il a sans doute, autant de difficultés qu'à l'annonce du diagnostic.
Certains seront faire avec empathie et avec humanité . D'autres ne trouveront pas les mots, les gestes la présence, sans doute perdus face à leurs propres limites.
Un ami malade vient de vivre cela. Quand il me l'a raconté il a encore eu la force de trouver des mots de compréhension pour son médecin maladroit.