dimanche 27 mars 2016

Vendredi 20 novembre 2015

Départ du CHU ou la rencontre de l'exception

 


 J'ai dans ce blog dit le plus souvent beaucoup de bien du personnel. Pour mon départ je n'ai pas eu de chance, l'infirmière  de  service est quelqu'un qui sans doute connait bien ses gestes techniques mais exprime à chaque instant qu'elle a trop de travail et qu'elle n'arrive pas à bien faire les choses. A chaque fois c'est comme si le CHU allait s'écrouler avant la fin de 7h40 de travail. Une fabuleuse machine à distiller des ondes négatives. Donc en ce jour de départ je vois l'infirmière vers 8h45  à la distribution des médicaments, forcément en retard et forcément débordée. Les médicaments et les constantes expédiées, une remarque négative sur la prescription faite par la jeune interne la veille. 10 heures toujours personne en vue, j'abuse de la sonnette pour appeler à l'aide pour la toilette. 10 minutes plus tard, personne en vue, je décide de me prendre en charge. Et me voilà  me prenant par la main pour m'accompagner à la salle de bain. Je me suis aidé pour faire ma toilette. J'ai pu récupérer le sac de linge propre rapporté par mon indispensable grande sœur. Ainsi j'ai pu économiser une tentative d'ouverture de valise. Avec du temps je me suis habillé. Fatigué je me suis reconduit à mon lit pour m'allonger. Les ambulanciers sont arrivés à cet instant. "Bonjour nous sommes les ambulanciers, nous avons vu l'infirmière, elle nous a donné les papiers car elle n'a pas le temps de venir vous voir." Je réponds que je ne suis pas étonné car cela fait plus d'une demi-heure que la lumière d'alarme clignote et sans aucun effet. Je leur dit que je n'ai pas pu préparer mes affaires. Et les deux hommes ont pris le temps de faire ma  valise, de faire mon sac de linge sale, de finir de vider la table de nuit, tout en me parlant, tout en étant humain. Ils m'ont installé sur le beau brancard, puis nous sommes partis sans personne pour nous dire au revoir. Ce n'était pas le bon jour pour partir. La veille tous les membres des équipes du matin de l'après midi et de la nuit, sachant que je partais sont venus me saluer d'un chaleureux au revoir, souvent teinté d'humour et  d'un souhait sincère de bon rétablissement. Alors ce n'est pas la bêtise d'un moment provoqué par une personne dominée par sa propre  vision de son travail qui me fera oublier l'immensité de l'humanité de l'écoute et de la gentillesse de presque l'ensemble des habitants en blouse blanche du monstre CHU.

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