Départ du CHU ou la rencontre
de l'exception
J'ai
dans ce blog dit le plus souvent beaucoup de bien du personnel. Pour mon départ
je n'ai pas eu de chance, l'infirmière de service est quelqu'un qui
sans doute connait bien ses gestes techniques mais exprime à chaque instant
qu'elle a trop de travail et qu'elle n'arrive pas à bien faire les choses. A
chaque fois c'est comme si le CHU allait s'écrouler avant la fin de 7h40 de
travail. Une fabuleuse machine à distiller des ondes négatives. Donc en ce
jour de départ je vois l'infirmière vers 8h45 à la distribution des
médicaments, forcément en retard et forcément débordée. Les médicaments et les
constantes expédiées, une remarque négative sur la prescription faite par la
jeune interne la veille. 10 heures toujours personne en vue, j'abuse de la
sonnette pour appeler à l'aide pour la toilette. 10 minutes plus tard, personne
en vue, je décide de me prendre en charge. Et me voilà me prenant par la
main pour m'accompagner à la salle de bain. Je me suis aidé pour faire ma
toilette. J'ai pu récupérer le sac de linge propre rapporté par mon
indispensable grande sœur. Ainsi j'ai pu économiser une tentative d'ouverture
de valise. Avec du temps je me suis habillé. Fatigué je me suis reconduit
à mon lit pour m'allonger. Les ambulanciers sont arrivés à cet instant.
"Bonjour nous sommes les ambulanciers, nous avons vu l'infirmière, elle
nous a donné les papiers car elle n'a pas le temps de venir vous voir." Je
réponds que je ne suis pas étonné car cela fait plus d'une demi-heure que la
lumière d'alarme clignote et sans aucun effet. Je leur dit que je n'ai pas pu
préparer mes affaires. Et les deux hommes ont pris le temps de faire ma
valise, de faire mon sac de linge sale, de finir de vider la table de nuit,
tout en me parlant, tout en étant humain. Ils m'ont installé sur le beau
brancard, puis nous sommes partis sans personne pour nous dire au revoir. Ce
n'était pas le bon jour pour partir. La veille tous les membres des
équipes du matin de l'après midi et de la nuit, sachant que je partais sont
venus me saluer d'un chaleureux au revoir, souvent teinté d'humour et
d'un souhait sincère de bon rétablissement. Alors ce n'est pas la
bêtise d'un moment provoqué par une personne dominée par sa propre vision
de son travail qui me fera oublier l'immensité de l'humanité de l'écoute et de
la gentillesse de presque l'ensemble des habitants en blouse blanche du monstre
CHU.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire