L'ambulance
Quand
tu sors de l’hôpital de neurochirurgie tu te dois de rentrer en ambulance pour
éviter les vibrations et trépidations de la route. Une ambulance est venue me
chercher, des supers ambulanciers et je m'y connais en ambulancier. Une
belle ambulance toute neuve des hommes compétents et humains, tout se
présentait pour le mieux. Oui mais voilà le brancard de cette ambulance mesure
au plus 180 cm de long et 50 cm de large. Alors quand le
patient voyageur a comme dimension plus d'1,92 m pour 105 kilos, et qu'il est
encombré dans le dos de tiges et de vis de titane, la situation se trouve un
peu compliquée. La solution la plus sage est la position sur le côté (qui
m'avait été offerte depuis 24 heures). Les genoux fléchis je n'atteins pas les
1,80 m, par contre c'est certain je déborde davantage. L’avantage de la sortie
en ambulance c'est le que brancard n'est pas obligé de passer par le bureau des
sorties (le même que celui des admissions pour ceux qui suivent le blog).C'est
l'un des deux ambulanciers qui se charge de l'administratif pendant que son
collègue t’emmène au sous-sol vers le sas des ambulances.
Me voilà
parti sur la route direction vers le fin fond du sud manche. L'ambulancier m'a
calé au mieux avec coussin et couverture, mais n'a rien plus faire pour le hors
gabarit. Ce n'était pas non plus dramatique, car une fois le long patient
rentré, l'ambulancier a quand même pu fermer la porte. Mon voyage couché sur le
côté m’a paru plutôt court. Le chauffeur adoptant une conduite souple, évitant
trous, bouche d’égout faisant au mieux pour les ralentisseurs et les ronds-points,
je n'ai pas eu souvent mal. Nous avons discuté avec l'homme assis à côté de
moi. Il m'a raconté son métier, sa petite entreprise de 8 véhicules et 8
salariés. Homme passionné il me dit sa fierté de ce qu'il fait, l'importance de
l'accompagnement et du relationnel. A 56 ans il aimerait pouvoir continuer son
métier encore 6 ans sans se faire manger par une grosse société afin de
continuer à prendre le temps d'être à l'écoute des malades. Nous arrivons à la
maison. Bambi (un âne, je sais drôle de nom pour un âne) nous accueille de son
braiment sympathique. Les deux hommes ont pris le temps de bien m'installer
dans mon fauteuil, et de me redonner tous mes bagages. Ils m'ont salué
puis sont partis Et c'est à ce moment-là que j'ai commencé à mesurer la
fatigue générée par le voyage.
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