dimanche 27 mars 2016

Lundi 30 novembre 2015

Trois chiffres sur ma balance

Cela fait au moins 20 ans que je suis un digne membre de ce club très sympathique des 3 chiffres  sur la balance. Ce matin je monte sur mon pèse-personne, tout juste 100, et encore j’avais mon tee-shirt et mon slip. Je suis au bord du gouffre, tout prêt du moment où je vais être obligé de rendre ma carte.
Que les choses soient claires, si j’en arrive à cette extrémité, ce n’est pas l’intervention chirurgicale qui en est responsable. Quelques bouts d’os en moins, largement compensés par quelques morceaux de titane en plus ne suffisent pas à expliquer ce désastre.  Non mes chers kilos je les ai perdus durant ces 20 jours à m’alimenter avec les plateaux repas de la cuisine centrale  du CHU. Je tiendrai ma promesse de ne pas mettre sur mon blog de photos chocs, vous n’aurez pas la vision  cauchemardesque de  ce que j’ai dû avaler.
De plus sur trois semaines j’ai pu me rendre compte du taux rapide de rotation des mets et de ne plus bénéficier ainsi de l'esprit de surprise. Ainsi par 3 fois j’ai eu la chance de croiser l’omelette issue d’un bidon d’œufs, sans persil, lardons ou autres accommodements. Imaginez cette matière caoutchouteuse qui attend depuis 3 ou 4 jours d’être mangée, tout juste « réveillée »  par un passage programme 8 du micro-onde.
J’ai également eu la joie de me confronter par 2 fois aux épinards à la béchamel, j’ai vu la masse verdâtre pouvant jouer le rôle du légume, mais je n’ai jamais vu ce pouvait être la sauce. A chaque fois disparue durant son séjour en chambre froide.
Un midi au début de mon séjour,  la personne venant rechercher le plateau après le repas, me dit : « Cela devait être bon, vous avez tout mangé » Je lui ai répondu « Que je mange tout ne veut pas dire que ce soit bon, il faut bien survivre »
Les derniers jours je ne finissais pas mes plateaux. Petit détail qui a son importance. Il n’y a pas d’assiette, et tu manges donc  dans ces barquettes plastiques blanches qui ne mettent pas en valeur ce qu’elles contiennent. Autres petits détails, les couteaux ne coupent pas et il n’y a pas de petite cuillère, tout ce fait à la grande. Pour la soupe l’ustensile est plutôt adapté, mais pour le petit pot de compote l’exercice est plus complexe surtout si t’es vieux tremblant ou allongé avec une perf sur la main.

Dernier point: La chute aux enfers vers les moins de 100 kilos a été amortie grâce aux réserves de saveurs  stockées dans la table de nuit, réserves régulièrement approvisionnées par des personnes à qui  ma corpulence et moi-même devons beaucoup.

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