samedi 21 mars 2020

Virus

Un virus nous attaque, et le monde se met en chambre d'isolement, comme un malade en aplasie.
Beaucoup de malades du myélome ont des défenses immunitaires au rabais. Alors il leur faut faire encore plus attention, appliquer toutes les mesures de précautions.
Ce qui me fait peur c'est qu'un petit con de virus vienne mettre en péril l'équilibre conquis en quatre ans de rémission.
Ce qui me fait pleurer c'est de ne pas pouvoir être au coté de mon père, c'est pour son bien c'est pour le mien.
Ce qui m'énerve ce sont ces personnes qui se plaignent d'être en quarantaine et qui décrivent cet état comme une prison. Il ne faudrait pas qu'ils connaissent des semaines ou des mois d’hôpital avec les douleurs, l'immobilité et la dépendance.
Les frontières, les magasins se ferment et chacun a tendance à se replier sur soi.
Pourtant nous ne sommes pas seuls, nous sommes des millions à vivre la même chose au même moment. J'aimerais qu'on n'oublie pas de penser à l'autre, à notre voisin,à la personne âgée, à nos amis en traitement contre le cancer, à tous ces malades fragiles, aux sans abris à ceux qui n'ont rien..
Il y a cette merveilleuse dépendance à ceux qui nous soignent, notre vie peut dépendre de leurs actions, à nous d'être raisonnable de prendre les précautions nécessaires pour leur faciliter le travail. Ils feront le maximum, à nous d'agir pour ne pas submerger les structures hospitalières. Cela fait des mois que les blouses blanches crient et dénoncent dans la rue le manque de moyens, les conditions dans lesquelles elles travaillent.. Aujourdh'ui elles sont toutes là pour faire des miracles malgré les carences et les incompétences du système de santé.
La bourse s'effondre noyée dans son immoralité. La santé, la vie ne devrait pas se monnayer.
Le virus nous rappelle les priorités, une fois l'épidémie passée, nous devrons ne pas oublier.

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