Douleurs et anti-douleurs
Il y a bientôt 10 ans je m'écroulais de douleur sous les attaques osseuses du Myélome.
J'avais mal à ne plus pouvoir pouvoir, marcher, porter une cuillère à la bouche, me laver les dents ou me relever des toilettes.
Il y a eu une première rencontre avec la morphine , une longue injection réalisée le médecin du Samu. Je me souviens de la douleur qui s'éloigne mon corps flottant au dessus du fauteuil et mon transfert sur le brancard des pompiers.
Il y a eu ces nuits à l'hôpital à attendre le passage l'infirmière qui désemparée ne savait trop quoi faire. Pour se rassurer elle me posait l'insupportable question." votre douleur de 0 à 10 ?" .
Etre opéré n'a pas suffi. Je ne pouvais pas descendre un escalier sans hurler à chaque marche. il m'a fallu continuer la morphine et installer un lit médicalisé dans le salon .
Puis j'ai commencé la chimiothérapie avec ses effets indésirables mais aussi son effet magique sur la douleur.
J'ai apprivoisé l'escalier en descendant à reculons, j'ai regagné ma chambre à l'étage, j'ai repris la marche. Progressivement j'ai quitté dame morphine pour pour accueillir les opiacés.
Avec le soutien infini de mes proches comme moteur de la vie j'ai continué ma route de malade, avec des moments difficiles et des moments heureux et les émotions à fleur de peau
J'ai eu la chance de voir les traitements s'éloigner , la rémission s'installer tout en gardant les opiacés. Grace à eux j'ai retrouvé ma mobilité, j'ai appris à vivre tout étant jamais en bas de la fameuse échelle.
J'ai aussi testé d'autres aides pour mieux maîtriser la douleur
J'ai essayé l'acupuncture, des fines aiguilles avec un ccompagnement humain et global si important. Avec l'équipe du centre antidouleurs j'ai bénéficié de seances d'hypnose. La voix de l'infirmière m'invitait à prendre dans ma main le gros bouton de la douleur et de le faire tourner pour diminuer l'intensité.
J'ai également pratiqué le Tchi Cong, la méditation . Mieux maîtriser ma respiration, vivre l'instant présent m'ont également aidé à mieux vivre la douleur.
En ce début d'année j'ai débuté nouvelle aventure de malade, il m' a fallu changer un morceau de l'aorte et sa valve. Les douleurs post opératoires,dans la cage thoracique ressemblaient aux douleurs osseuses du Myélome. Il m'a fallu revenir à des doses d'opiacées plus importantes toujours sans trop d'effets indésirables.
Le coeur réparé, j'ai vu disparaitre la toux qui l'accompagnait depuis des années et surtout j'ai retrouvé du souffle et une énergie qui tout doucement s'étaient éloignés de moi.
Et c'est ainsi que cet été j'ai pu me défaire de ces molécules si décriées mais qui le plus souvent ont maintenu la douleur à distance de ma vie.
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