Nous nous retrouvons entre malades pour parler, s'informer, pour se soutenir, parfois se chamailler sur le bien fait supposé du curcuma, sur la nécessité de manger bio de chasser tout risque d'infection, sur ce qu'il faut dire ou ne pas dire. Nous dialoguons sur les réseaux, au téléphone, par écrit, dans des groupes de paroles.
Mais pourquoi rester entre malades et parler du cancer alors que nous sommes en vie ?
Mais c'est justement parce que nous sommes en vie; une vie avec la maladie, ses traitements ses rémissions, ses rechutes avec ceux que nous voyons mourir, mais avec l'espoir, de demain, avec le rire et les instants de bonheur.
Tout cela fait partie de notre vie mais nous ne sommes seulement malades. Il y a tout ce qui nous a construit jour après jour, la famille les amis, nos passions, le travail, notre vie sociale. Nous n'avons pas deux vies, malade et bien portant l'une à côté de l'autre, l'une avant l'autre. Une seule vie où les deux composantes se mélangent s'imbriquent.
Nous sommes une communauté de personnes qui partageons une même histoire écrite de mille façons, tous différents avec cette même particularité le Myélome.
Quand nous échangeons nous ne parlons pas que de la maladie, nous parlons de notre vie de ses difficultés mais aussi de ce qu'elle a de beau de tendre.
Si j'aime à échanger avec d'autres "myélomanes" , ce n'est pas seulement parce qu'ils sont concernés par cette maladie; c'est d'abord pour ce qu'ils sont en tant que personnes. Je suis heureux de vous dire que beaucoup d'entre eux sont devenus des amis.
Aurions dû repousser cette amitié sous prétexte de que nous ayons une espérance de vie malmenée et que nos plasmocytes déraillent ?
Bien au contraire......
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