Lundi 30 novembre 2015
Trois chiffres sur ma balance
Cela
fait au moins 20 ans que je suis un digne membre de ce club très sympathique
des 3 chiffres sur la balance. Ce matin je monte sur mon pèse-personne,
tout juste 100, et encore j’avais mon tee-shirt et mon slip. Je suis au bord du
gouffre, tout prêt du moment où je vais être obligé de rendre ma carte.
Que les choses soient claires, si j’en arrive à cette
extrémité, ce n’est pas l’intervention chirurgicale qui en est responsable.
Quelques bouts d’os en moins, largement compensés par quelques morceaux de
titane en plus ne suffisent pas à expliquer ce désastre. Non mes chers
kilos je les ai perdus durant ces 20 jours à m’alimenter avec les plateaux
repas de la cuisine centrale du CHU. Je tiendrai ma promesse de ne pas
mettre sur mon blog de photos chocs, vous n’aurez pas la vision cauchemardesque
de ce que j’ai dû avaler.
De plus sur trois semaines j’ai pu me rendre compte du
taux rapide de rotation des mets et de ne plus bénéficier ainsi de l'esprit de
surprise. Ainsi par 3 fois j’ai eu la chance de croiser l’omelette issue d’un
bidon d’œufs, sans persil, lardons ou autres accommodements. Imaginez cette
matière caoutchouteuse qui attend depuis 3 ou 4 jours d’être mangée, tout juste
« réveillée » par un passage programme 8 du micro-onde.
J’ai également eu la joie de me confronter par 2 fois aux
épinards à la béchamel, j’ai vu la masse verdâtre pouvant jouer le rôle du
légume, mais je n’ai jamais vu ce pouvait être la sauce. A chaque fois disparue
durant son séjour en chambre froide.
Un midi au début de mon séjour, la personne venant
rechercher le plateau après le repas, me dit : « Cela devait être
bon, vous avez tout mangé » Je lui ai répondu « Que je mange tout ne
veut pas dire que ce soit bon, il faut bien survivre »
Les derniers jours je ne finissais pas mes plateaux. Petit
détail qui a son importance. Il n’y a pas d’assiette, et tu manges donc
dans ces barquettes plastiques blanches qui ne mettent pas en valeur ce
qu’elles contiennent. Autres petits détails, les couteaux ne coupent pas et il
n’y a pas de petite cuillère, tout ce fait à la grande. Pour la soupe
l’ustensile est plutôt adapté, mais pour le petit pot de compote l’exercice est
plus complexe surtout si t’es vieux tremblant ou allongé avec une perf sur la
main.
Dernier point: La chute aux enfers vers les moins de 100
kilos a été amortie grâce aux réserves de saveurs stockées dans la table
de nuit, réserves régulièrement approvisionnées par des personnes à qui
ma corpulence et moi-même devons beaucoup.
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