Vie de patient

Je suis souvent confronté à la difficulté de gérer mes émotions, qu'elles naissent d'une situation positive ou d'un moment délicat. Je finis souvent avec des larmes pleins yeux. Ce n'est pas grave de pleurer au contraire, d'ailleurs je ris aussi beaucoup. Quand même je me suis un peu inquiété. Alors je suis allé voir un psy. Nous avons discuté. Il m'a rassuré. Pour lui cette sensibilité provient du fait que, face à tous ces chamboulements, je me recentre sur mes valeurs. J'aime cette idée. En la verbalisant ce médecin m'a administré un beau traitement. Cela veut dire que je maintiens mes valeurs à l'abri de la maladie, qu'elles sont par là même un appui essentiel à ma résistance. Alors tant mieux si je pleure !!!

Le saluer Le faire rire L'informer Lui dire qu'il a raison Lui dire qu'il a tort Faire ce qu'il demande Refuser de monter sur la balance Lui apprendre à écouter Lui poser des questions Se moquer de sa taille Etre serieux un moment Le laisser ausculter Discuter Accepter la prescription Lui donner la carte vitale Lui dire à la prochaine

La vie m'apprend une leçon que j'aurais aimé ne pas connaître. Être atteint d'une maladie chronique, a le plus souvent comme conséquence une remise en cause de nos projets de vie, une perte d'autonomie et des moments de douleurs et de souffrance. Chacun peut se découvrir des ressources personnelles insoupçonnées qui permettent de résister et de garder espoir . Mais ce n'est ni la souffrance ni la maladie qui peuvent nous rendre meilleur, chaque douleur évitée, apaisée est une victoire. Ce qui nous rend meilleur c'est l'aide, l'amour le soutien de l' entourage. Ce sont les liens tissés.

Écrire Mettre les mots Sur ce qui se passe à l'intérieur Du dedans au dehors Du difficile en soi Au chemin libérateur Vers l'autre Invitation au partage Donneurs de sens Porteurs d'humanité Mots de liens Mots de vie

Violons du monde Quatre musiciens De quatre pays De quatre cultures. Une guitare et 3 violons du monde Un suédois, un chinois, un mongole. Quatre musiciens unis Par la fusion de leurs musiques Quatre amis Qui font naître en nous, public Une multitude de couleurs et d'émotions Les larmes aux yeux Les vibrations dans le ventre Le concert fini Partir avec la joie profonde Du bonheur partagé (CD: "Crazy Horse " par Duplessy & the violins of the word)

Je ne serai plus ce que j'étais Un randonneur en montagne Un fêtard nocturne Un fou de travail passionné Un éducateur intensément Un énergique éparpillé Si je reste un amoureux Des miens et de la vie Il me faut apprendre aussi À être un autre Au ralenti différent Une chose à la fois Fragile À la réalité plutôt diminuée Mais quand même en 3D Etre autrement Sans doute un peu moins grand tutoré de titane Mais en marche Toujours avec appétit Du rhum dans la gorge Le rire dans la voix L'émotion dans les larmes Le cœur au chaud Par les rencontres Les moments de partage Amour, amis Vie à chaque instant

Il faut que je vous parle de Lea Pierné. C'est une jeune femme qui a un cancer, enfin plusieurs mais pas en même temps. Et puis elle n'a pas toujours la même tête. Sur une photo il manque une jambe. Parfois elle a des cheveux, parfois elle n'en a pas, ce que je conviens arrive quand on a un cancer.  Ce qu'elle a toujours c'est un beau décolté.  Son message est toujours le même ou presque "Aujourd'hui c'était mon dernier jour de chimiothérapie. Priez pour moi . J'ai vaincu le cancer. Personne ne commentera la photo pour me féliciter parce que vous n'avez pas de cœur. au passage j'accepte tout ceux qui m'ajoutenteront."  Je suis allé sur  les pages de Léa qui est rarement  la même. parfois les pages sont vides. Parfois elles sont remplies de photos d'une Léa en pleine santé et peu habillée. La nature humaine est pleine de surprises.  Se servir du cancer pour attirer, pour collectionner des likes et faire de l'argent d'une...

J'ai voulu reprendre le travail  parce j'aime mon métier et que j'ai des collègues formidables. J'ai repris à mi temps en me disant que dans deux mois je serai à temps plein. Cela ne s'est passé pas comme prévu.  Je suis allé travailler . J'ai été chaleureusement accueilli. J'ai un immense plaisir à retrouver tout le monde. J'ai d'abord eu le sentiment de retrouver mes marques d'avant. Puis malgré tous les aménagements, les attentions de mon entourage je me suis aperçu que je n'y arrivais pas. Comment bien travailler quand tu ne peux retrouver le prénom de ceux qui sont autour de toi ? Comment bien travailler quand en moins d'une heure ton attention disparaît? Comment bien travailler quand tu oublies ce qui t'a été dit la veille?  Comment bien travailler quand tu n'arrives plus à penser parce que trop fatigué ? Je n' ai travaillé que deux jours et demi par semaine et j'étais loin de faire la moitié de mes missions. J...

Quand tu es un myelomane tu apprends à utiliser le mode éco, car quand tu as moins de carburant, pour aller loin, tu vas moins vite. Tu as facilement tes batteries à plat, il faut te ménager, en faire deux fois moins. Pourtant on te dira souvent que tu as bonne mine. Tu apprends aussi que la fatigue n'est pas seulement physique. Faire marcher son cerveau, être attentif, se concentrer fatiguent tout autant que de solliciter son corps. Le mode éco est indispensable voir inévitable. Si tu sors un soir, il vaut prévoir du calme l'après midi et du repos le lendemain. Tout excès se paie au comptant. S'économiser ne veut pas dire rester immobile, car immobile tu perds ton énergie, sans pour autant refaire le plein. La fatigue nourrit la fatigue. Pas simple tout ça. Mais le mode éco n'interdit pas de faire des arrêts au stand pour faire la fête avec les amis. Le mode éco peut aussi comprendre un programme, bonne bouffe et bon vin. Tout est question de dosage. ...